« RENESSENCE »
installation land art
plystyrène, ciment, peinture
juillet 2009
Mais que fallait-il donc faire de cette place libre laissée par la démolition de l’immeuble Corot ? D’autant plus que cela n’est pas définitif, un autre immeuble doit surgir à nouveau de cette espèce de « no man ’s land » ! La vue qui s’offre depuis la place de la paix est une vue amenée à disparaitre ! Elle nous présente un petit bout de verdure qui était occulté jusque la et qui est amené à être caché à nouveau. Puis le feuillage des arbres a commencé à être plus dense, offrant un spectacle de plus en plus agréable. Décidément la question est de taille : faut- ou non, pour ce court laps de temps avant la reconstruction installer un élément si imposant qu’il cacherait lui aussi ce petit coin de nature ?
La réponse sonnait comme une évidence, nous ne pouvions pas priver d’autres que nous de bénéficier de cette explosion de nature sur la place. Elle n’avait pas connu cela et elle ne le connaitra plus ! C’est un moment rare dans la vie de cet endroit, qu’il faut pouvoir en profiter ; installer une œuvre invasive et massive, ce serait le nuage qui cache l’éclipse au plus mauvais moment. Et si on ratait ce spectacle, il serait fort peu probable pour la majorité d’entre nous de pouvoir revivre cet instant de contemplation une autre fois dans notre vie !
Le mot est lâché : contemplation !!! Il faut donc se poser pour jouir de ce spectacle éphémère.
Le jardin public de la ville ne sera pas caché, il sera offert au regard de tous depuis la place. Mais alors que faire de cette place libre laissée par la démolition de l’immeuble Corot ? Et bien elle sera elle aussi une partie de ce jardin mais, à l’instar du jardin public et de son spectacle de nature glorieuse, cette partie aura une déférence certaine par rapport a ce spectacle ! Cette déférence engendre donc une grande part d’humilité, une part d’abnégation de l’artiste vis-à-vis de cet environnement. Le choix parait dès lors évident, cette place libre deviendra un jardin zen, mais pas un jardin zen traditionnel ! Tout comme le jardin zen traditionnel il sera une représentation réduite du monde : les rochers figureront les terres immergées, et le sol figurera les mers et océans. Mais ce jardin zen, présenté ici à Beuvrages, prendra aussi en compte son environnement direct et son histoire ! Ainsi les rochers seront des œufs, symboles de la renaissance à venir de ce lieu détruit, ils représentent aussi ce que nous sommes, notre essence (en effet dans le ventre de la mère, le développement de futur être humain passe d’abord par l’état d’œuf), et c’est aussi l’idée du foyer (le nid, le cocon familiale !). Mais ce ne sont pas là des œufs d’un animal (surtout pas d’une poule, la pauvre !!!!) ; ce sont des œufs d’où naitront de futurs bâtiments, foyers, de futures histoires quotidiennes … de la vie !!!
Ces œufs jailliront donc de ce sol accidenté laissé par la démolition de l’ancien immeuble, offrant alors un espace éphémère qui invite à contempler ce qui ne sera plus visible ! Ils nous inviteront aussi à nous poser en attendant la renaissance de la vie à cet endroit. Ils nous inviteront aussi à inventer une nouvelle aventure du quotidien, dans ces foyers futurs ; le foyer, la famille, la mère : le premier lieu de construction de l’être humain, son essence ; c’est pour cela que ce jardin zen porte le nome de « RENESSENCE »
Michaël BAIGNEAUX remercie ceux qui de près ou de loin sont intervenus dans la réalisation de cette installation :
Stéphane et Régine, la municipalité de BEUVRAGES, Linda CASSIATO, julie, Pascal SALENGROIS, Valentin GOSSET, l’assiociation INTERLEUKIN , et un grand merci particulier aux services techniques de la ville pour leur grande disponibilité sans qui beaucoup n’aurait pas été fait !
