Michaël aime jouer
de la multitude de ses facettes selon son humeur et les
circonstances, conscient que chacune des images que nous émettons
ne sont que le reflet d'une unicité insondable de l'être.
Cette réflexion, il en fait la base de son oeuvre en se
penchant sur l'étude de sa construction de sa propre identité.
Puis il est passé du psychologue au philosophe. Aujourd'hui,
ses pensées sont beaucoup plus universelles. En quête «
d'humain », il explore d'autres cultures, d'autres
religions,d'autres langages, d'autres symboles.
Mais comme il se définit
lui même, Michaël est avant tout un artiste multimédia
pour ne pas dire «touche à tout». Il manie la
photo, la vidéo, l'ordinateur, l'encre, la peinture et même
pour la sculpture, il utilise les matériaux les plus divers:
paillasson, aluminium compacté ou encore fil de fer.
Décidément,
Michaël n'aime pas les barrières et quand on lui parle de
culture, ses références ne sont pas hiérarchisées.
A la fois capable de digérer de la littérature
«Joycienne» et d'avouer sans complexes qu'il
a suivi «loft story». Michaël veut
s'approcher au plus près des réalités de son
époque et témoigner d'un monde qu'il ne cesse
d'observer à travers son psyché personnel.
Limpide dans son regard comme dans son
expression, il est toujours disponible pour répondre aux
questions de façon claire et posée sans céder à
la tentation de sous-titrer afin de laisser le spectateur aller au
bout de son exploration. Michaël BAIGNEAUX aime surtout basculer
à la frontière de l'autre et du moi, de la lettre et du
dessin, du signe et du sens, tel un funambule amusé et
rigoureux qui poursuit sa démarche intérieur en donnant
à montrer.
Ni démago, ni provocateur, Michaël est une personne dotée d'une grande ouverture d'esprit, mais cela ne signifie pas qu'il est prêt à tout. Conscient de sa valeur, l'artiste s'est crée une éthique stricte au fil du temps afin de ne pas compromettre son travail. Et quand on le juge trop élitiste, de répondre «Je me refuse de descendre dans la merde, je fuis tout ce qui est patronage; il est préférable de tendre la main pour aider ceux qui y sont à en sortir».
Laurence CARON